Fin des Jeux Olympiques, fin des paralympiques, dans l’indifférence générale, et la vie reprend ses droits à Pékin.
On voit de ci delà quelques Minggong revenir, des charrettes débordantes de déchets, la circulation est redevenue digne des pires jours de la capitale, et pourtant..
Pourtant, je suis un peu triste.
En effet, il y a 15 jours j’étais à Shanghai (et pourtant, je n’aime pas cette ville), et, si l’on voit encore depuis le taxi des maisons délabrées, des rues grouillantes de saleté (ce qui n’est plus le cas à Pékin grâce aux JO) on est surpris également de la vie de la rue, non encore disparue.
Je m’explique.
Hong Kong, Shanghai, sont des villes modernes, bouillonnantes avec des gens dans les rues. Les JO ont nettoyé Pékin de sa population. Et lorsqu’on se promène dans les rues, nul marchand de DVD, nul stand de babioles, pas de brochettes de mouton… pas de coiffeuses qui nous font signe d’entrer dans leur salon rose en plein après-midi..
Bref, combien de temps avant de retrouver le Pékin d’avant ? Attention, je ne suis pas de ces défaitistes qui disent sans cesse « haa, c’était mieux avant ». Non, ce n’était pas mieux, mais le progrès et la modernité d’une ville ne sont pas incompatibles avec sa vie locale. (la preuve à Hong Kong et à Shanghai)
Une grande différence à Pékin, est que lorsque le gouvernement refait un quartier (QianMen par exemple, reportage bientôt), il chasse de la rue principale ses habitants, la transformant en rue dormante, vide et silencieuse la nuit. Or l’Asie, et la Chine en particulier, n’est-elle pas ce fourmillement incessant nuit et jour qui fait son charme ?
A Shanghai, je me suis baladé dans TaiKwan Lu, un quartier mélangeant pêle-mêle DaShanZi, PanJiaYuan et QianMen, et ce qui m’a frappé, c’est que l’on y voit encore les habitants, au milieu des restaurants et des galeries d’art, se laver les cheveux, se relaxer au soleil dans un transat…
Bref, on y voit encore de la vie ! Et pas de quartier artificiel où les touristes se prennent en photo devant ce qui fut il y a quelques temps la maison de tel ou tel personnage célèbre.
Cependant, je suis content.
J’ai passé mon samedi à 20 RMB de chez moi (au Sud de Pékin) dans un Pékin hors du temps, où les laowais sont encore signe de toute l’attention des habitants, où les brochettes d’agneau ne coûtent encore que 1 RMB (contre 2 maintenant dans le centre de Pékin) où les toilettes publiques ne sont encore qu’une rigole où les hommes sont assis côte à côte, lisant leur journal, crachant, fumant leur cigarette en faisant ce qu’ils ont à faire.
Ce Pékin là, que les JO ont caché, est encore tenace, et on si on ne peut que se réjouir de l’amélioration des conditions sanitaires dans les hutongs rénovés, on doit regretter l’absence de vie dans ces lieux devenus essentiellement touristiques..
On verra comment 2009 transformera (ou pas) la ville