En décembre dernier, le ministre du commerce chinois a annoncé être favorable à une discussion avec l’Union Européenne sur les procédures d’exportation des vins de production européenne. Cela fait suite à quelques mois de tension. Pourtant, à l’heure d’aujourd’hui, les difficultés sont toujours grandes pour les producteurs français en Chine et surtout les menaces vont se faire nombreuses en 2014. En effet, le marché chinois est un marché en pleine croissance et représente maintenant un enjeu majeur pour l’ensemble des producteurs mondiaux. Surtout, ces récentes tensions témoignent de l’intérêt grandissant des autorités chinoises pour le développement d’une production nationale pouvant concurrencer ses rivaux européens.
Des tensions sur l’importation de vins étrangers
En décembre dernier, le ministre du commerce chinois a annoncé être favorable à une discussion avec l’Union Européenne sur les procédures d’exportation des vins de production européenne. Cela fait suite à quelques mois de tension. En effet, pendant le mois de juillet 2013, la Chine a procédé à une enquête antidumping visant à montrer que l’Union européenne soutenait financièrement les exportations de vin dans l’Empire du milieu, créant ainsi des déséquilibres défavorables aux vins chinois sur le marché de la concurrence. Vue d’Europe, cette mesure avait été prise comme une représailles à certaines mesures prises par les pays occidentaux allant à l’encontre des exportations chinoises.
Toutefois, Pékin a nié cet état de fait. Selon le porte-parole du ministère du commerce chinois, la Chine a juste satisfait à la demande de certaines sociétés chinoises sur une vérification de l’exportation de vins en Chine. De ce fait, la Chine se déclarait officiellement prête pour les négociations, destinées à aboutir à une solution positive entre les deux entités. Pourtant, quelques mois plus tard, on se rend compte que les objectifs de Pékin ne cadrent pas avec le rétablissement de la situation des années antérieures et du quasi-monopole des vins français sur le marché des vins haut-de-gamme.
En 2014, les producteurs français risquent-ils de perdre le marché chinois?
Pour la Chine, les discussions devaient aider à dénouer les conflits d’intérêts et rétablir une situation normale sur un marché qui est profitable à toutes les parties. En effet, le marché chinois est un marché en pleine croissance et représente un enjeu majeur pour les producteurs européens. La Chine est notamment devenu en 2013 le premier marché mondial pour le vin rouge. Notons que la Chine tient également la première place mondiale d’importateur de vin de Bordeaux. Mais ce n’est pas non plus un hasard si Pékin tente de limiter l’importation de vins étrangers. De vrais efforts ont été faits pour développer la production locale depuis quelques années et aujourd’hui, plus de 80% des bouteilles consommées en Chine proviennent de la production locale.
Ainsi, trois mois après cette main tendue par le gouvernement chinois, les démarches continuent de se complexifier pour les vins français, qui continuent de pâtir de ces tensions. Des sociétés françaises ont notamment été directement mise en demeure par le gouvernement chinois, et les démarches administratives se complexifient pour les vins français. C’est pourquoi, alors que des pays comme l’Australie et le Chili voient toujours une croissance de leurs exportations de vins vers la Chine, la France, et à un degré moindre les autres pays européens, ont subi cette situation en 2013, avec une baisse d’environ 5% selon les douanes. Surtout, l’année 2014 doit être celle de l’avènement des vins produits localement en Chine, avec une montée en gamme rendue possible entre autre par l’expertise offerte par des spécialistes français, et un protectionnisme toujours plus forte du gouvernement chinois.
Les vins français avaient déjà souffert de la campagne anti-corruption et pro-frugalité du gouvernement chinois, qui impacte notamment la culture des « cadeaux d’affaires » en Chine, sur lesquels les bouteilles de vins français occupaient une grande place. Cependant, pour nuancer cette menace, sur l’année 2014, le prestige et l’image de haute-qualité de la production française devrait permettre aux vins français de conserver leur position sur le marché chinois. Aujourd’hui encore, malgré cette décroissance plus de la moitié des bouteilles importées proviennent de France. Alors rassurons-nous, même en Chine nous ne sommes pas près de tomber à sec… de vins français.
[Edit Charles Carrard]
Pour information, l’année 2013 a vu le marché des vins importés augmenter de 5% seulement en volume (contre des croissances à 2 chiffres auparavant) mais une baisse de 1% pour la France en volume et 46% en valeur.
L’année 2014 sera très dure pour les vins français, notamment Bordeaux, dont le prix du tonneau a fortement augmenté, laissant un boulevard aux vins entrées de gamme espagnols et chilien, dont la vendange 2013 a été très importante. Notons également que le Chili est exempté de droits de douane pour ses vins exportés en Chine suite à un accord bi-latéral de coopération (en gros « minéraux contre vins »)
Bonjour,
Sans doute le vin français paye-t-il cher cette croyance en des produits incontournables. Le plus grave est que le vin n’est pas le seul domaine concerné par cette idéologie de la supériorité héritée.
En passant : un ami m’a apporté il y a quelques jours une des deux bouteilles de Bordeaux qu’il avait acheté. Il est vrai seulement payées 250 yuans pour chacune, il voulait que je lui donne mon avis. Lui, l’avait trouvé très mauvais pour ne pas dire pire.
J’ai goûté et le contenu du verre à peine entamé a précédé le reste de la bouteille dans l’évier. Il était étiqueté Bordeaux, mais il s’agissait de vin en vrac embouteillé en Chine.
Il existe de très bons Bordeaux, mais celui-ci n’incitera pas les Chinois de la « Chine profonde » à y revenir.
Merci Alain
250 rmb une bouteille de Bordeaux, cela commence en principe à déjà être un bon vin !!
Pour ma part, mes bordeaux sont entre 60 et 120 rmb pour une qualité tout à fait correcte !
A 250rmb, tu as déjà un Cru bourgeois en Médoc !
Il est clair que le vin chinois n’égalera jamais le bon vin français. Le climat est absolument différent, la qualité des terres également. La Chine sait faire beaucoup de produits, mais les étrangers viennent chercher le bon vin en France ! Pour savoir si vous achetez un bon vin, vérifiez tous les éléments inscrits sur l’étiquette : lieu de mise en bouteille, composants, récoltant ou non…
L’article est intéressant et révèle la concurrence de certains marchés.