Non, il ne s’agit pas de la traduction chinoise de Turpan dans le Xinjiang mais du prénom d’une jeune fille, que le héros du film, Asa, cherche à épouser à tout prix.
Premier film du cinéaste russe Sergey Dvortsevoy, ce film réalisé à la sauce docu, met en scène les espoirs de jeunes Kazhaks nomades dans les steppes arides de cet immense pays.
Synopsis :
Après avoir fait son service dans la marine, Asa revient dans les steppes kazhakes vivre avec sa soeur et son beau-frère, un éleveur de moutons. Asa rêve de cette vie simple : une famille, une yourte, un élevage. D’abord, il faut qu’il se marie. Tulpan est la seule épouse possible, dans ce bout de désert. Hélas,Tulpan ne veut pas de lui : elle trouve ses oreilles trop décollées.
Dans la même veine que des films tels Le chien jaune de Mongolie (de Byambasuren Davaa), l’histoire est celle simple des nomades des déserts froids.
Perdus au milieu de nulle part, ils ont une vie difficile et rêvent d’y échapper en portant des espoirs interdits. Aller dans une vraie école, voyager autour du monde, vivre dans le luxe…
Ici, le cinéaste russe met en opposition un jeune homme, tout juste revenu de son service militaire dans la marine, ce qui lui a permis de beaucoup voyager, qui n’aspire qu’à fonder une famille et devenir berger à son tour, à Tulpan, jeune fille que l’on ne voit pas une seule fois pendant le film, mais qui rêve d’un grand avenir.
Plein d’humour (avec la musique du tracteur « Rivers of Babylon » de Boney M par exemple), et de tendresse, ce film nous donne une image des paysans nomades d’aujourd’hui, qui, malgré le développement de leur pays (une classe moyenne est apparue au Kazakhstan l’an passé, notamment grâce aux exportations de pétrole vers la Chine) vivent de rien.
La vie des nomades au Kazakhstan
Sergey Dvortsevoy évoque la vie des bergers nomades du Kazakhstan dont il évoque le quotidien dans son film :
« Il reste encore de nombreuses familles nomades au Kazakhstan. Mais ce n’est pas la même chose qu’à l’époque de l’Union Soviétique. C’est très proche de la vie que mènent Samal et Ondas dans le film, que beaucoup considèrent comme une vie moderne. Mais il y a d’autres genres de nomades.Très peu ont leur propre bétail. La plupart sont engagés par de gros propriétaires afin de s’occuper de leurs moutons et sont payés en argent ou en bétail. Mais ils vivent tous encore dans des yourtes dans la steppe et parcourent des centaines de kilomètres par an. Certains sont très pauvres. Le film offre une vision très réaliste de la situation actuelle. La plupart des jeunes veulent vivre à la ville. Ils pensent que c’est mieux. Mais pour finir, on les retrouve dans les grandes villes comme Chimkent, à attendre de trouver un travail qui ne vient pas. Ils finissent ouvriers dans le bâtiment ou travailleurs temporaires quand ils n’ont pas de qualifications. Les jeunes comme Asa et Boni n’auraient pas d’avenir là-bas. »
En 2008, Tulpan a reçu trois récompenses au Festival de Cannes : le prestigieux Prix Un Certain Regard, le Prix de l’Education Nationale et le Prix de la Jeunesse. Une consécration qui s’est étendue bien au-delà de la Croisette, puisque le long-métrage a également été sacré Meilleur Film aux festivals de Zurich, Reykjavik, Montreal et Tokyo, alors qu’il a a été désigné Meilleur Film étranger aux Oscars australiens. Enfin, Tulpan a obtenu le Prix du Meilleur film et du Meilleur réalisateur, pour Sergey Dvortsevoy, au Festival de Goa.
Avis à chaud sur Excessif.com
Plus d’info sur le Kazakhstan (Wikipedia)
merci pour l’article, on peut le voir où ce film ?
Dans mon salon LOL (ou En DVD acheté à Sanlitun)
Outre la sensible originalité de votre site internet, je trouve que ce sujet est une très belle découverte.
Bonne continuation et continuez ainsi !
Je l’avais déjà vu ! pas mal du tout à voir