A l’Est du Xinjiang, la tranquille ville de Turfan (ou Turpan, Tulufan) est une oasis au milieu de la fournaise.
Réputée ville la plus chaude de Chine, avec des températures estivales proches de 50°C à l’ombre, elle est également la ville du raisin.
D’ailleurs, l’une des rues principales de la ville, piétonne (assez rare en Chine), est recouverte d’une treille composée de vignes grimpantes, permettant de longues promenades à la fraîcheur des raisins…
Lors de mon séjour, deux semaines après les affrontements à Urumqi (voir le blog de Gilles Sabrié et son article Haines) la tension est encore présente.
Policiers et militaires patrouillent sans cesse dans la ville à moitié vide, les habitants se risquant moins dans les rues. Un couvre feu impose la fermeture des boîtes de nuit à minuit, décision un brin étrange puisqu’elle pousse la jeunesse à boire de la bière dans la rue une fois l’heure fatidique passée….
L’un des meilleurs moments malgré tout est la soirée passée dans ce club ouïghour, où la jeunesse boit essentiellement du lait, des jus de fruits, et ne fume pas (les Ouïghours sont musulmans).
Voyageant seul, je suis debout dans mon coin à observer quand un jeune couple m’invite à boire avec eux.
Elle, jolie comme un coeur avec ses yeux bleu-gris, a 21 ans, elle est danseuse.
Lui, 23ans, est policier.
Ils m’entraînent sur la piste pour m’apprendre leurs danses, car ici, même sur de la techno ou de la pop, on conserve les danses traditionnelles. Les garçons dans en cercle au milieu, et les filles forment un autre cercle allant dans le sens opposé. On balance les bras, on tourne les mains, on frappe des pieds, et l’on retourne s’assoir dès le morceau terminé, pour recommencer 1minute plus tard lorsqu’un nouveau tube est chanté par le chanteur sur le podium.
Minuit sonne ses 12 coups, je sors dans la rue, et me fait inviter à boire par deux jeunes hommes, l’un est Ouïghour, l’autre Hui (Han musulman). Ils sont copains depuis longtemps mais la situation qu’ils vivent en ce moment n’est pas facile, surtout pour ce jeune Hui, à la fois Han, et proche de la minorité du Xinjiang.
Les journées sont chaudes à Turpan, et pour se désaltérer on mange des raisins, ils sont la principale source économique de la ville.
Aujourd’hui, les Hans sont aussi nombreux que les Ouïghours, au grand dam de ces derniers qui vivent la situation comme une colonisation.
Se promener dans les ruelles est un régal pour les yeux et le nez.
Levez vous très tôt car le Soleil tape rapidement !
Le restaurant du train amenant à Turpan, le petit déjeuner du personnel de bord
La principale rue de Turpan, couverte par des vignes grimpantes
Maison en terre cuite de Turpan
Comme partout en Chine, le vieux doit disparaître
Vue d’une rue au coucher de Soleil à Turpan
Un boulanger au petit matin fabrique des nans, délicieusement salés
Un famille Ouïghour dans son intérieur, la mère papotant dehors avec ses copines
Dans les prochains articles, le reportage sur les ruines de Jiaohe, le minaret d’Emin, la cité sainte de Touyougou et la traversée des montagnes flamboyantes.
A lire aussi :
Route de la soie, Xinjiang
- Jiaohe, ancienne capitale du Xinjiang
- Le Minaret d’Emin
- Les Monts Flamboyants
- Touyougou, La Mecque du Xinjiang
- Promenade solitaire dans les ruelles de Kasghar (première partie)
- Kashgar, joyaux de l’Asie Centrale
- La ville aux mille charmes
- Là où les Hans sont en minorité
les nans,c’est bon 🙂