La porte claque violemment. Les deux hommes hurlent, fous de rage. Les invités ne savent plus quelle contenance adopter. Mao Zedong quitte une fois de plus le domicile familial situé dans la province chinoise du Hunan. Sa mère court après lui et le supplie de faire demi-tour :
– Ton père ne pense pas ce qu’il vient de dire ! Oui, tu dois poursuivre tes études et il les paiera ! Mais montre-toi plus tendre avec Luo que nous t’avons choisie pour femme. L’avenir de la ferme passe par le ménage que tu fonderas avec elle. Reviens, Mao…
L’adolescent de 15 ans met les poings dans les poches de sa blouse bleue de coton matelassé. Le vent chaud qui balaie la terre sèche et jaune rend heureusement peu audible, pour sa mère tant aimée, sa réponse passionnée:
– Avec ce père qui ne comprend rien, j’ai appris la haine. Quand notre nation est envahie par des étrangers, quand il faut travailler à développer mon pays arriéré, ce paysan nanti ne pense qu’à l’avenir de sa petite propriété de Shaoshan. Mon horizon n’est pas celle du fleuve Yangzi. Il faut sauver la Chine et non s’occuper de mon mariage arrangé et mort-né !
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