Archives annuelles : 2008

Jusqu’où pousser l’intégration ?

Je ne sais pas vous, mais moi qui vis en Chine depuis 2 ans, parfaois je me dis que j’ai perdu en très peu de temps tous les rudiments d’éducation que mes parents ont mis pourtant plus de 20 ans à m’inculquer…

  • Je crache par terre
  • Je rote à table
  • Je grille la queue où que je sois pour être servi rapidement
  • Je dis oui à tout le monde même si je sais que je ne pourrais pas être présent
  • J’offre des cigarettes à tour de bras lorsque je négocie quelque chose où que je fais réparer mon scooter
  • Je brule tous les feux
  • Je klaxonne les piétons et les vélos qui m’empêchent de leur faire une queue de poisson pour tourner à droite
  • Je prends les rues à contre sens en scooter
  • Je me mets même parfois, à la shanghaienne, à hurler sur un serveur qui s’est trompé dans ma commande
  • Je mange en faisant du bruit
  • J’allume mon téléphone aussitôt l’avion atterri
  • Je suis debout pour récupérer mon bagage alors que l’avion roule encore
  • Je ne laisse que rarement ma place dans le bus à une personne nécessiteuse
  • Je ne rends presque plus de services gratuits..

Cependant,

  • Je laisse sortir les gens de l’ascenseur (ou du métro) avant de m’y engouffrer
  • Je mets plus d’une minute à compter 200 billets de 100 RMB
  • Quand je suis en scooter, j’anticipe que la voiture qui met son clignotant à droite va tourner, donc je ne double que par la gauche
  • Je n’achète pas aux enchères des bouteilles d’alcool 1200 RMB quand elles valent sur la carte 580
  • Je ne hurle pas au téléphone, que ce soit dans la rue, le bus, l’avion ou au cinéma
  • Je n’appuie pas quinze fois de suite sur le bouton de l’étage dans l’ascenseur, pensant que cela le fera aller plus vite
  • Je n’achète pas en boite de nuit les peluches géantes à 1 000 RMB pour les offrir à ma douce
  • Je dis encore bonjour, s’il vous plaît, merci, au revoir, même aux serveurs et aux taxis (merci mes chers parents pour cette persistance de votre éducation…)
  • Je ne me prends pas en photo dans des postures à la noix, ou à côté de la fameuse pierre que tout Chinois doit dans sa vie avoir vu
  • Je ne prends pas le téléphérique pour gravir une montagne, car pour moi l’intérêt est aussi de faire du sport en la montant
  • Je n’achète pas les cigarettes à 15€ le paquet (oui oui, bien plus cher qu’en France..) juste pour montrer que j’ai de l’argent

C’est grave docteur ?

Et vous, qui vivez en Chine depuis longtemps, comment vivez vous ce que je viens de décrire ?

Un hôtel pour adulte ouvert à Nanning

On le sait, la sexualité des Chinois est bien différente de la nôtre.

Au-delà du fait qu’il n’y a jamais eu en Chine, à la différence de l’Europe, de pressions religieuses sur le sexe (sauf pendant la période Mao même si elle n’était pas religieuse), les Chinois ne reçoivent pas à l’école d’éducation sexuelle, et le développement de l’Internet ouvre une « bouffée » imaginative très forte.

La prostitution, présente notamment dans les saunas, utilise déjà de nombreux appareils plus fous les uns que les autres, mais là, il s’agit carrément d’un hôtel dans la province autonome du Guangxi qui vient d’ouvrir dans le but de fournir tous les accessoires aux couples qui veulent s’amuser.

Bien-sûr, officiellement, ce sont pour des couples, en réalité, on peut se demander s’il ne s’agit pas là d’un véritable bordel, maison close d’un nouveau genre car l’ouverture a été annoncée en grande pompe dans la presse chinoise..

Une chambre d’hôtel pour les adultes dans Nanning, dans la région autonome du Guangxi le 6 novembre. L’hôtel a attiré beaucoup de clients avec chacune des chambres meublées d’un lit rouge avec des sangles, un ballon géant, et différents accessoires.
Cependant,  le propriétaire est un peu inquiet, son hôtel pourrait être perçu comme une maison close.

D’autres photos ici

Les pieds mutilés

Pardonnez moi ma « non rédaction » de ces derniers jours, mais je n’arrête pas de me déplacer entre Shanghai, Canton et Pékin, et ai peu le temps d’écrire, alors que ce ne sont pas les idées qui manquent, bien au contraire.

Ce jour, je vous propose les pieds mutilés (ou pieds bandés)

Mais si, vous connaissez, même Tintin en parle ! Cette tradition qui veut que dès leur naissance, on bande les pieds des filles, dans un intérêt purement esthétique.. Voici donc une série de photos prises en Chine il n’y a encore pas longtemps.

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Une jeunesse chinoise (Yihe Yuan), de Lou Ye

Dans la série, je passe mon temps à regarder des DVD d’auteurs Chinois, je voudrais Summer Palace (Une jeunesse chinoise) de Lou Ye. Présenté au Festival de Cannes en 2006, censuré en Chine et son réalisateur interdit de tournage pour 5 ans, ce film raconte la vie amoureuse de deux étudiants pendant les années 1988-89.

Voici le synopsis du film

Deux jeunes amoureux vivent une relation d’amour-haine, complexe et érotique, dans un pays soumis aux troubles et à l’instabilité politiques. La belle Yu Hong quitte son village, sa famille et son fiancé pour étudier à Pékin. Elle y découvre un monde d’intenses expériences sexuelles et affectives et tombe follement amoureuse d’un autre étudiant, Zhou Wei. Leur rapport tourne au jeu dangereux alors qu’autour d’eux, les étudiants commencent à manifester, exigeant la démocratie et la liberté.

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La Promesse de Shanghai, par Stéphane Fière

Vous l’avez déjà sans doute lu, mais je tiens à en parler malgré tout.

J’avais commencé par son deuxième roman (qui n’est pas la suite du premier) Caprices de Chine , que j’avais reçu comme cadeau de Noël par mes parents. Bouquin qui n’est ni un essai, ni une étude, rien qu’un roman, une suite d’histoires, mais tellement bien senties, remplies d’anecdotes, de termes et d’expressions chinoises qu’on ne peut, une fois commencé, s’arrêter de le dévorer. Mais j’en parlerai plus tard.

Cette fois, dans, le train qui me ramenait de Shanghai à Pékin hier, je l’ai lu d’une traite, sans m’arrêter, même debout dans le couloir en fumant ma cigarette Zhong Nan Hai (中南海), tellement c’est fort et puissant.

L’auteur, Stéphane Fière (je ferai un article sur lui prochainement), se met à la place d’un mingong (un paysan ouvrier migrant), et raconte comment il atterri à Shanghai, un froid matin d’hiver, avec son père, pour devenir esclave sur l’un des chantiers multiple de Shangai.

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