Au Sud de Tiananmen, un quartier ancien est détruit. Pour quoi ? Pour qui ? Pour des enseignes de marques françaises, pour créer un nouveau quartier luxe car à Pékin, quelqu’un doit penser qu’il n’y en n’a pas assez dans la capitale.
Xiao Lu habitait dans ce quartier depuis l’age de 4 ans. Aujourd’hui, elle y survit, sachant pertinemment que les bulldozeurs approchent son restaurant jour après jour. Mais elle ne veut pas partir.
Le débat sur la destru hutongs est toujours aussi vivace à Pékin, mais pour moi, c’est faux débat.
Analyse et photos.
Deux enfants jouant derrière l’enceinte des travaux. Pour eux, la vie continue
Un mannequin pendu par les habitants. La symbolique est forte
A la chinoise. On camoufle les travaux avec de belles pancartes
Vestiges d’un restaurant
Publicité d’un autre âge dans ce quartier abandonné
Certains habitants y vivent encore et installent leur chaise pour profiter des derniers rayons du Soleil
Vu du Sud de la place Tian An Men
Architecture incroyable, proche de celle de Shanghai, mais qu’on n’a pas l’habitude de voir à Pékin
A la périphérie du quartier, un pousse-pousse
Les vieux jouent au majong, imperturbables
A Pékin, on aime bien protester contre la destruction des Hutongs. Enfin, quand je dis on aime bien, ce sont surtout les expats qui aiment bien se donner bonne conscience. En effet, qui accepterait en France d’avoir des bidonvilles au coeur de Paris ?
Car le débat des hutongs, pour moi, est un faux débat.
En effet, il existe deux types de hutongs, ceux, historiques, du quartier des lacs (et certains au sud-est de Tian An Men), et les autres, de véritables taudis construits dans les années 50. S’il faut préserver les parties historiques, on ne peut pas garder les autres. Or, le problème, c’est que la plupart des sites historiques ont déjà été détruits, et les habitants vivant dans les taudis sont pour la majorité ravis de se voir reloger dans des immeubles modernes avec toilettes intégrées.
C’est vrai, on aime bien se promener dans les hutongs, on se dit qu’ainsi, on connait bien la Chine, qu’on la découvre vraiment. Et parfois, on regrette le gachis de ces destructions pour laisser la place à du faux ancien ou à des immeubles vertigineux, mais les choses changent. Le gouvernement prend conscience de la valeur patrimoniale de ces quartiers (cf Nanloguoxiang)
* Le titre de l’article est une private joke avec Nacène.. 😉
Magnifique !
Bravo pour ce genre de reportages.. J’aime beaucoup l’association photos / textes (mais pas trop) Chacun pouvant ainsi se faire sa propre idée.
continuez ainsi !
Salut,
J’ai habité près du Hutong dont tu parles. Pas longtemps, juste un mois, cet été, au nord ouest du temple du ciel. C’est vrai qu’il y a tout de même beaucoup de choses à détruire et à reconstruire à Beijing, et il y a beaucoup de choses à mettre en valeur aussi. Je pense que juste çà pousserait déjà à préserver ce qui vaut le coup.
Mais détruire pour reconstruire, est dans la mentalité chinoise, c’est ce qui fait aussi cet atmosphère de changement permanent, car cet appétit de détruire n’est pas récent. Faut-il vraiment vouloir qu’ils changent leur manière de voir l’évolution? On nous reproche d’être trop conservateur en Europe. Ou se trouve le juste milieu?
Je dis çà pour faire avancer un débat, mais en fait j’adorais refaire à neuf une maison d’un Hutong. 😉
je suis assez d’accord avec toi et aime beaucoup tes photos.
Juste un bémol (je sais, faut toujours que je la ramène), parce que je sais qu’à Chengdu par ex., quand ils détruisent, ils dédommagent les habitants de manière TRES symbolique (bon, ca se fait aussi chez nous, on est bien d’accord) et ils ne sont pas toujours forcément relogés (débrouillez-vous).
bon we
Ici, difficile de savoir.
Si tu demande à des Chinois non concernés, ils vont te dire que les expulsés sont très bien indemnisés.. maintenant, j’avoue que je n’en sais pas grand chose 😉
Franchement bravo !
Tes photos sont tops!
Très beau documentaire
Je suis toujours révolté par la destruction de ce patrimoine.
Et ne suis pas du tout d’accord avec toi. Il faut empêcher les grandes marques capitalistes de tout ravager en Chine
Les chinois sont ravis de passer du chauffage au charbon au chauffage centrale, d’avoir l’eau courante …
le problème c’est que dans ces hutongs ils étaient au centre de Beiijng, la ou il y a d boulot (touristes, entreprises…) alors que l’etat les reloge au dela du 5e periph !
Quand à Quentin, les grandes marques capitalistes, meme si elles sont pas parfaites, ont permis au chinois de sortir de la misère causée par le « Bond en avant » de Mao.
effectivement, dommage que le patrimoine soit détruit, mais c’ est chinois, détruire pour faire nouveau, toujours plus haut et toujours plus fort !